Le rhum, comment le choisir : origine, prix, rhum vieux rhum agricole et ou ambré et rhum de martinique.

Le rhum est un produit né dans les anciennes colonies françaises aux Antilles. Il était, à l’époque, distillé à partir du jus issu de la canne à sucre. Désormais, le rhum est devenu une boisson alcoolisée (ou boisson alcoolique) à succès rentrant dans le top 5 des spiritueux les plus bus au monde. Ce succès a emmené avec lui beaucoup d’évolutions dans la méthode de distillation et de conservation de la boisson. Comme pour beaucoup d’autres spiritueux, il existe donc aujourd’hui différentes sortes de rhum.

Différence entre rhum agricole et rhume traditionnel

Rhum agricole

Comme aux Antilles à l’époque, il y a d’abord le rhum obtenu à partir de la liqueur de canne à sucre. Ce type de rhum est qualifié d’agricole. Sa saveur tient compte de tout l’environnement de la canne à sucre elle-même : les fleurs, les épices et la qualité de l’air et du sol qui a servi à sa production. Compte tenu de la nécessité actuelle du sucre dans le monde, seule la Martinique demeure grande productrice labélisée de rhum agricole.

Rhum traditionnel

A côté, il y a le rhum traditionnel. Celui-ci s’obtient de la mélasse qui est, elle-même, un résidu de la production sucrière. C’est la principale méthode usitée en ce moment, donnant la qualification d’industriel à ce rhum. Le rendu est un rhum fort, avec des notes plus sévères, comme la réglisse ou celles camphrées.

Différence entre vieux rhum et rhum jeune

rhum

Le vieillissement des fûts influe aussi sur la saveur finale du rhum – comme pour tout autre spiritueux d’ailleurs. Ainsi, on distingue le vieux rhum du jeune, chacun ayant ses couleurs propres.
(crédit image rhum boutique Cadeauvin)

Un rhum est dit vieux lorsqu’il a plus de 3 ans et que souvent, il a donc été conservé dans un fût en chêne. Il est très fort et fruité. Il affiche une couleur fortement ambrée. Cette couleur s’acquiert dès une année de conservation. La catégorie de rhum ambré est donc plus large que celle du vieux rhum.

Le rhum jeune est celui qui est âgé de quelques semaines à plusieurs mois. Souvent, il s’agit du rhum blanc, conservé dans des cuves en inox avec 40% de teneur en alcool.

Rones, Rum et Rhum

Au tout début, les Etats coloniaux se sont concurrencés dans la production de rhum : la France, l’Angleterre et l’Espagne. Bien que les producteurs soient désormais divers, beaucoup ont toujours gardé la classification selon le pays d’origine :

  • Le rones ou rhum espagnol, avec des ambilics en colonne et donc, plus de filtration et un gout plus neutre ;
  • Le rum qui est britannique, ancêtre du rhum traditionnel et donc précurseur du goût de celui-ci ;
  • Le rhum bien français agricole autrefois, mais actuellement varié.

En outre, on constate actuellement les rhums issus de savoir-faire propre d’une personne, d’une institution ou d’une localité. Il en est ainsi des millésimes qui sont conservés dans des fûts de type exotiques et qui requièrent un certain savoir-faire pour sortir du bon rhum. L’overproof quant à lui est un rhum extrêmement pur (70% de teneur en alcool) qui est surtout utilisé dans la concoction des punchs. Enfin, les rhums arrangés sont certainement ceux qui ont le plus de succès : un mix entre du rhum blanc et d’autres éléments comme des fruits, du miel ou des épices.

5 siècles d’histoire sur le rhum

Avez-vous déjà bu du rhum ? Peut-être oui, peut-être non. En tout cas, il est utile de noter que cette boisson une eau-de-vie d’origine française. Bien qu’il s’agisse certainement de l’une des plus jeunes, le rhum a tout de même survécu durant plus de cinq siècles maintenant. Aussi, il est intéressant de noter le parcours de cette boisson au travers des décennies et surtout, son lien extrêmement fort avec l’histoire politique du monde.

Le rhum : une solution au déficit de la production sucrière aux Antilles

Cette boisson s’obtient à partir de la distillation de la canne à sucre. C’est durant l’époque des temps modernes, corollairement aux grandes découvertes que le rhum a vu le jour. Au cours du second voyage de Christoph Colomb aux Antilles, plus précisément dans la Martinique et la Guadeloupe en 1635, la culture de la canne à sucre est introduite.

Malheureusement, celle-ci s’avère défaillante. Le rendement des Antilles Françaises ne répond pas aux expectations premières. Aussi, la canne à sucre a commencé à être distillé.

Avec la venue d’une personnalité religieuse, Jean-Baptiste Labat, les techniques de distillation sont améliorées, bien qu’encore rudimentaires. Le rhum est plus « buvable » et s’exporte en France, premier pays à en boire en quantité abondante.

A la fin du 17ème siècle, le rhum anglais, produit dans les Antilles anglaises font concurrence à celles françaises. Parallèlement, cette boisson se répand un peu partout en Europe et aux Etats-Unis, encore colonies britanniques.

Le rhum : relancé durant la Première Guerre Mondiale

Vers la fin du 19ème siècle, d’autres boissons alcooliques prennent le dessus sur le rhum et on assiste à une chute constante des ventes. Il faudra attendre la première grande guerre pour observer un regain de succès. En effet, il est devenu la boisson préférée des soldats qui en prenait quelques verres pour se donner la force de continuer. Les zones de cultivation de betterave en Europe étant toutes détruites, les pays de production de la canne à sucre hors-Europe ont enregistré un nouvel essor, fournissant au vieux continent à la fois le sucre et le rhum.

Après la première Guerre jusqu’à la fin de la seconde, l’Europe a instauré une limite sur l’importation de sucre et de rhum pour aider les entreprises locales à survivre. Le rhum a gardé ses consommateurs de la guerre – bien que la production fût désormais bien plus européenne qu’autre.

Il faudra attendre le début des années 60 pour voir de nouveau l’internationalisation de la production de cette boisson, qui fut désormais inscrite dans les inéluctables des bars et des lounges, partout dans le monde.

Actuellement, cette boisson a bel et bien quitté son berceau antillais et européen. Le pays classé premier en consommation de rhum est désormais bien ailleurs : il s’agit du Canada, pays du froid où cette boisson chauffante fait des ravages. L’Espagne et les Etats-Unis occupent respectivement la seconde et la troisième place. Sa production quant à elle, s’est véritablement dispersée.

Désormais, le rhum est la troisième boisson alcoolique la plus bue au monde, après le whisky et la bière. Alors, pourquoi ne pas se laisser tenter par du rhum ambré, blanc ou encore, le fameux rhum arrangé ?

Comment élabore-t-on le rhum ?

La fabrication du rhum commence par l’extraction de l’alcool à partir de la canne à sucre. Ensuite, celui-ci est fermenté et distillé avant sa mise au fût pour une durée qui dépendra du temps de vieillissement voulu.

Le rhum est le spiritueux dérivé de la canne à sucre. Bien que les techniques de fabrication de cette boisson aient évolué au fil du temps, les principes de base restent les mêmes. En outre, chaque pays, chaque distillerie a certainement une méthode, une astuce qui leur est spécifique pour aboutir à une bouteille de rhum donnée. Cet article – lui, vous propose de découvrir les règles générales de son élaboration.

La transformation de la matière première : la canne à sucre

Les colonies antillaises françaises et britanniques ont utilisé deux procédés différents qui sont à l’origine des deux types de rhums actuellement commercialisés dans le monde.

L’élaboration du rhum peut ainsi passer par deux techniques distinctes :

  • Soit la canne à sucre est pressée afin d’en obtenir le jus. Ce jus, également appelé vésou servira à la fabrication à la production de l’alcool qui composera le rhum. Ici, il s’agit de ce qu’on dénomme le rhum agricole ;
  • Soit on n’use pas de la canne à sucre à proprement parler mais de la mélasse résiduelle après une production sucrière. Cette méthode commune à beaucoup de distilleries actuellement aboutit au produit final : le rhum industriel.

De la fermentation à la distillation du Rhum

Comme n’importe quel autre alcool, le vésou ou la mélasse a besoin de fermentation pour compléter sa transformation. Pour ce faire, de la levure est ajoutée au liquide. Celui-ci réchauffe l’alcool pour le conditionner comme il le faut. Le contrôle de température est une condition sine qua non de la réussite de l’opération. Celle-ci ne doit jamais excéder 35°C.

Puis, vient la distillation. Il s’agit de l’opération qui isole l’alcool de l’eau et de tous les autres composants. C’est par cette méthode que celui-ci acquiert sa concentration atteignant les 70°.

Bien évidemment, avec cette teneur en alcool, le rhum serait pratiquement imbuvable. D’où le coupage qui intervient ensuite. Il est mélangé à de l’eau afin d’en faire la boisson que tout le monde aime tant !

Le vieillissement du rhum

A ce niveau, il n’y a plus de règle unique. Le rhum, une fois fabriquée, est conservé dans des fûts, variables selon le choix du distillateur.  Il est fait de matières diverses comme le chêne ou l’inox. Ce choix influera sur la future couleur ainsi  que les gouts cachés d’une bouteille.

La durée de cette conservation n’est pas la même et est même une des caractéristiques de chaque bouteille. Ainsi, le rhum blanc n’y restera pas plus d’un trimestre et ne prendra aucune couleur. Par contre, le rhum ambré sera resté dans un fût en bois pendant une à deux ans. Les rhums qui sont qualifiés de vieux en ont pour plus de trois ans. Ce vieillissement a un effet certain sur la saveur finale du rhum car il est de nature à accentuer les touches assez rudes d’une boisson tandis que le rhum blanc est connu pour être légèrement fruité.

Par contre, le rhum est le spiritueux qui se perd le plus au fil du temps. Il faudra compter jusqu’à 10% du volume conservé qui s’évaporera.

Le rhum dans le monde

Le rhum est désormais une boisson planétaire : elle est produite et consommée un peu partout dans le monde, bien qu’elle vienne des Antilles, avec des marques et des bouteilles qui sortent du lot.

Le monde et le rhum ont une histoire particulière car les péripéties de l’histoire de la planète ont, à un moment donné boosté la consommation de ce spiritueux et à d’autres époques, failli l’éteindre complètement. Aujourd’hui, cette boisson est connue partout – bien qu’il n’atteigne pas encore le niveau du whisky. Donc, comment le rhum est-il perçu dans tous les recoins de la planète à ce jour ?

La production de rhum dans le monde

Ce spiritueux est obtenu après distillation de la canne à sucre. Il faut cette plante. Voilà pourquoi, la production de rhum est principalement concentrée dans les régions qui ont le climat adéquat à la production de la canne à sucre : un climat tropical.

Aussi, l’Amérique centrale et latine, y compris les Antilles – berceau du rhum, et l’Océan indien se partagent le lead de la production. Cependant, quelques pays tiers ont aussi désormais leurs propres distilleries, y compris la France, la Louisiane (Etats-Unis), l’Inde et l’Espagne.

La majorité de ces producteurs fabriquent le rhum industriel qui provient de la mélasse de la production sucrière. Seule la Martinique est encore extrêmement célèbre pour la production de l’autre catégorie de rhum, celui qui s’obtient à partir du jus de canne ou rhum agricole. Le rhum z’habitant est l’ambassadeur de ce produit.

La consommation de rhum dans le monde

Parler de la célébrité du rhum à travers la planète, c’est aussi parler de sa consommation. S’il est aussi célèbre, c’est bien parce qu’il a son public propre comme le whisky. En fait, le rhum détient la médaille de bronze des spiritueux les plus consommés au monde, dépassée par le Brandy en seconde place et le whisky, en première place. Il est loin devant le cognac ou la vodka.

Les statistiques mondiales en disent d’ailleurs long à ce sujet : chaque seconde, 17.000 litres de rhum sont vendus. Ce qui donne un total de plus de 500.000 tonnes écoulés chaque année. En termes de catégories, le rhum ambré prend le pas sur les autres types. Cependant, en France, 75% des ventes vont plus vers le rhum blanc et le DOM, catégorie très prisée de rhum.

Dans le monde, le Canada est le champion des buveurs, suivi de près par les Espagnols et les Américains.

Les marques à succès dans le monde

Comme dans tout commerce, il y a des marques qui sont plus appréciées du grand public que d’autres. On peut notamment en citer trois, isolés d’après le nombre de ventes réalisées et recoupé avec les résultats des sondages réalisés par des organismes spécialisés sur les « meilleurs rhums ». Il s’agit du :

  • Rhum El Dorado Millenium, de la Guyane
  • Rhum La Favorite, de la Martinique
  • Rhum Cubaney Centenario, de la  République Dominicaine.
  • Rhum zacapa Zacapa Centenario XO : Zacapa Centenario XO est issu d’un assemblage de rhums âgés et affinés de 6 à 25 ans

En outre, il existe les rhums bon marché et ceux haut de gamme. Les plus chers (qui ont toujours trouvé preneurs) sont les suivants :

  • Le Rhum Clément de la Martinique, qui a affiché un montant de 100.000 euros la bouteille ;
  • Le Wray and Nephew de la Jamaique à un peu moins de 30.000 euros ;
  • Le Legacy Trinidad à 25.000 euros.